Encadrement des loyers : la réelle solution face à la crise du logement ?

La forte hausse du coût du logement en France depuis la fin des années 1990 a suscité de nombreux débats sur le sujet de la politique d’encadrement des loyers, abandonnée en 1948 et réintroduite en 2012 par le gouvernement de gauche nouvellement élu. S’agit-il d’une solution face à la crise du logement ?

L’encadrement des loyers : un sujet controversé

 

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L’encadrement des loyers a été l’un des principaux sujets débattus lors de la campagne présidentielle française de 2012. Paradoxalement, cette question a suscité une certaine controverse, malgré le fait que les taux annuels de croissance des loyers du secteur privé sont actuellement plus stables qu’à n’importe quel moment au cours des 30 dernières années, voire plus.

Cependant, il est vrai que les loyers ont augmenté, en moyenne, plus rapidement que l’inflation au cours des 20 dernières années et que, pour les ménages les plus pauvres, la part du budget du ménage consacrée au loyer n’a cessé de croître. Par ailleurs, les loyers à Paris – généralement deux à trois fois plus élevés que dans le reste de la France – font l’objet d’une attention particulière de la part des médias.

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D’un côté, il y a ceux qui préconisent un plus grand contrôle des loyers, citant l’existence de loyers exorbitants (en particulier à Paris), tandis que, de l’autre côté, ceux qui soutiennent la détermination des loyers par le marché affirment que l’encadrement des loyers entraînerait une réduction de l’offre de logements locatifs et une détérioration accrue du parc immobilier.

Une solution ou un problème supplémentaire ?

Le retour de l’encadrement des loyers à Paris intervient alors que la ville est aux prises avec une crise du logement permanente, provoquée en partie par la flambée du coût de la vie et le marché de la location à court terme. En 2019, Paris a été classée ville la plus chère du monde – aux côtés de Hong Kong et Singapour – par l’Intelligence Unit de l’Economist.

« L’encadrement des loyers permet d’enrayer ces phénomènes », déclarait au Parisien, début décembre, Ian Brossat, directeur de l’office du logement de Paris et membre du Parti communiste. « Il a été très efficace dans la capitale lorsqu’il a été mis en place entre 2015 et 2017, avant d’être annulé par un tribunal administratif. »

Pourtant, certains experts immobiliers ont réfuté les affirmations de Brossat, avertissant que l’encadrement des loyers n’est pas la solution. Au lieu d’atténuer la crise du logement à Paris, ils ont déclaré que cela pourrait exacerber le problème en créant une pénurie de biens locatifs.

L’encadrement des loyers engendre un climat de méfiance avec les propriétaires et les accusent comme les coupables derrière la crise du logement, a déclaré Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), dans un communiqué vendredi.

« C’est également trompeur pour les locataires. La perte de revenus conduira les propriétaires privés à fuir le marché, ce qui rendra un mauvais service aux demandeurs de logement à long terme. En l’absence d’un secteur locatif privé fort, ils ne seront plus en mesure de trouver un logement. »

Mais il semblerait que cette pratique suscite un intérêt croissant dans toute la France. En décembre 2018, les maires de 26 villes de la région parisienne – dont beaucoup appartiennent au Parti communiste – ont exprimé leur soutien à l’encadrement des loyers.